À l’occasion de l’anniversaire des 80 ans de l’IRHT, une journée thématique est organisée, vendredi 4 mai 2018 à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, donnant la parole aux différentes sections de recherche pour présenter les travaux emblématiques de ces dernières années, les projets et les perspectives d’avenir dans le domaine du manuscrit médiéval et la transmission des textes. Des chercheurs invités témoigneront de l’importance de l’IRHT dans la communauté savante médiévale en France et à l’étranger.
Le 7 mai 1937, dans le bureau du Prix Nobel de physique Jean Perrin, alors sous-secrétaire d’État à la recherche scientifique dans le gouvernement du Front populaire, fut décidée la création d’un « Institut de recherche et d’histoire des textes » (IRHT). Félix Grat (1898-1940), ancien élève de l’École des chartes et de l’École française de Rome, député de la Mayenne, voyait se réaliser le rêve qu’il tentait de faire partager depuis plusieurs années : celui d’un organisme qui serait voué à rien moins que « l’étude de la transmission écrite de la pensée humaine », principalement sous la forme manuscrite et pour la période médiévale.
L’Institut était d’abord conçu au service des latinistes et des textes classiques – puisque ce sont les manuscrits médiévaux qui nous ont transmis l’héritage culturel de l’Antiquité –, en se fixant comme objectif d’en rassembler tous les témoins matériels existant de par le monde : une gageure, quand on pense qu’environ un million de manuscrits latins du Moyen Âge ont été conservés. Mais il élargit très vite son champ linguistique vers le grec, l’hébreu, l’arabe, le copte, le syriaque, les langues romanes, c’est-à-dire l’ensemble des véhicules de la culture écrite du pourtour de la Méditerranée. Il enrichit aussi son éventail disciplinaire avec la codicologie, la paléographie, la diplomatique, l’histoire des bibliothèques, la musicologie, la lexicographie, plus récemment la papyrologie et l’histoire des sciences. Il prit aussi en compte les débuts du livre imprimé, jusqu’aux environs de 1500, et s’étend volontiers jusqu’à la période contemporaine dès qu’entre en jeu l’histoire des collections.
Premier en date des laboratoires publics dédiés aux sciences humaines, l’IRHT fut intégré au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) quand celui-ci fut créé en 1939. Félix Grat, mort au front en 1940, n’eut guère le temps de suivre ses progrès, mais son idée eut longue vie : l’IRHT clôt aujourd’hui le temps de son 80e anniversaire : un augure d’éternité dans l’exégèse médiévale, particulièrement bienvenu au moment où l’Institut s’apprête à rejoindre le Campus Condorcet, dédié aux Humanités et aux Sciences sociales.
L’histoire manuscrite des textes
L’histoire des bibliothèques, des Mauristes au numérique
La fabrique de la charia en islam : actes notariés et épistémologie… lRetour au Vatican : des classiques latins aux textes de langue d’oc et d’oïl
Histoire et perspective du Novum Glossarium Mediae Latinitatis
Allocution d’accueil
M. Michel ZINK, secrétaire perpétuel de l’AIBL
L’IRHT : quatre-vingts ans de recherche. Et après ?
L’IRHT et la communauté académique d’Amérique du Nord
Discussion 2 matinée 80 ans de l’Institut de recherche et d’histoire…